Revue de Kinésithérapie

#RDKS 1: Revue de kinésithérapie de la semaine n°1.

Bonjour à tous.

L’objectif de cette revue est de vulgariser la kinésithérapie et de l’appliquer directement à votre quotidien tant d’un point de vue préventif que curatif. Dans ce premier numéro nous rappellerons la définition de la kinésithérapie, nous ferons ensuite quelques rappels bio-mécaniques pour terminer par quelques premiers conseils pratiques.

Nous développerons une problématique par numéro. Il y aura par exemple prochainement « la lombalgie liée au travail assis », « la kinésithérapie respiratoire chez les bébés », « les étirements musculaires après l’effort ». Pour rendre cette revue compréhensible nous vous renverrons vers des liens de vidéos/photos. Il suffira de cliquer sur la phrase qui apparaitra en gras, comme celle-ci. Bonne lecture.

Définissons: La kinésithérapie est la thérapie ou le traitement du/par le mouvement. La définition est intéressante car elle révèle une loi fondamentale du corps humain: nous sommes fabriqués pour bouger, tout le temps et de façon mesurée. Donc lorsque tout ou partie de notre anatomie est victime d’un manque de mobilité (nous parlons souvent de raideurs), une dysfonction se met progressivement en place. A l’inverse, un excès de mobilité entraînera des pathologies de surmenage.

Appliquons le au quotidien: vous vous faite une entorse, votre cheville et votre pied se chargent de raideurs le temps de la cicatrisation ligamentaire. Une fois le ligament cicatrisé, vous reprenez vos activités avec des pertes de mobilités articulaires (que vous ne ressentez pas nécessairement). Votre corps est très futé, il s’arrange avec ses moyens de compensations. Pendant un temps du moins. Car un jour (plusieurs années après souvent), vous consultez pour des douleurs de genou, de lombaires ou même cervicales. Moralité, pas de procrastination en matière de soins: il faut s’en occuper rapidement. En ce qui concerne le trop de mouvement, vous êtes bien au courant: un geste sportif répété (ou au travail) peut conduire à des tendinopathies. Le tendons est trop utilisé, pas assez mis au repos, il s’abîme et le corps vous le fait savoir.

Schématiquement, le travail du kinésithérapeute est donc de libérer ces raideurs, de corriger le geste qui entraîne le surmenage de la structure en souffrance, et d’apprendre au patient à entretenir le travail réalisé lors des séances.

Quelques rappels: Après la naissance, et depuis que nous sommes  homo erectus,  il nous faut environ 12 mois pour acquérir les différents niveaux de l’évolution motrice. Cette évolution aboutit normalement à la position debout permettant la marche. Nous serions donc conçus pour marcher! Et pourtant, nos activités nous amènent à passer plusieurs heures assis sur nos fesses. Une image bien connue circule régulièrement sur internet pour résumer cette contradiction, cliquez sur ce lien pour la visualiser.

Nous savons que la position assise prolongée pose problème, et pas uniquement du point de vue de la mécanique du dos. Des études soulignent la corrélation avec le risque de pathologies chroniques telles que le diabète ou les cardiopathies. C’est probablement la première problématique que les Kinésithérapeutes rencontrent dans leur pratique.

Nous compensons généralement par une activité physique régulière. Rappelons que la première activité physique est la marche quotidienne (10 000 pas), et c’est un minimum. Les activités sportives doivent s’ajouter à la marche, et non la substituer, d’un point de vue orthopédique. Mais lorsque l’on mène l’enquête, on se rend compte que pour la majorité nous ne compensons pas suffisamment les heures passées assis. Nous sommes en moyenne à 7 889 pas par jour. Voilà donc un premier bon conseil: marchez !

Une fois la marche acquise, nous enfermons assez rapidement nos pieds dans des chaussures. Le chaussage  peut être sources de problèmes du pied et du reste du corps. Parlons un instant des chaussures à talon: la position de la cheville et du pied entraîne un raccourcissement de la chaîne postérieure du membre inférieur (cf. schéma de la page 1 du PDF qui concerne les douleurs des sésamoïdes). Les pathologies que cela favorise sont nombreuses: sésamoïdopathie, hallux valgus, épine calcanéenne, tendinopathie du tendon tendon d’Achille, douleurs de genoux, lombalgie…etc). Mon conseil n’est pas de proscrire les talons, mais d’alterner régulièrement avec des chaussures plates afin d’éviter la rétraction de cette chaîne postérieure.

L’acquisition de la position debout termine de former les courbures de notre colonne vertébrale. Il est essentiel d’avoir à l’esprit que notre colonne vertébrale n’est pas droite lorsque nous la regardons de profil. Ainsi vous ne direz plus à vos enfants « tiens-toi droit ». Cet ensemble de courbures est la posture vers laquelle nous devrions tendre en permanence, notamment lors de mouvement répétés ou de mouvements de force. Cependant, il serait absurde de dire rester dans cette position en permanence, car nous l’avons dit le corps a besoin de mouvements, mais c’est le point d’équilibre. En position assise, nous effaçons la courbure lombaire, voilà pourquoi cette posture pose problème. Dernier conseil de la semaine: respectez les courbures de votre dos. A ce sujet je souhaite prévenir que la pratique d’exercices abdominaux sur un mode dynamique concentrique (cf. photo) est de ce point de vue dangereux. Elle favorise la migration du noyau du disque inter vertébrale vers l’arrière, donc la formation de protrusions et  de hernies discales. On prévilégiera les exercices statiques de type gainage.

A bientôt pour le prochain numéro.

Nicolas

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